vendredi 11 septembre 2015

Renée Rachel Van Cleef, l'oubliée de la place Vendôme: Mon deuxième livre sur les Van Cleef & Arpels




Ce livre est le fruit de cinq années de recherches, et si j'ai déjà publié certaines photographies ou textes, la découverte du testament de Renée Rachel, et il y a un mois celui d' Alfred Van Cleef que personne n'a publié jusqu'ici, permettent de mieux comprendre la succession d' Alfred Van Cleef.


Il y a 6 ans, rien n'existait, la fiche wikipedia sur la famille Van Cleef et Arpels était fausse, presque totalement. La généalogie était fausse, même Jacques Arpels avait une généalogie inexacte des Van Cleef, au point qu'il préféra transiger plutôt que d'aller à un procès sur leurs origines.


Alfred Van Cleef et Salomon Van Cleef, ou Salomon Arpels ne descendaient pas de riches diamantaires d'Anvers ou d'Amsterdam.

Salomon Van Cleef était né à Gand en Belgique, il était négociant, ce qui changeait toute la généalogie.










Photographies à l intérieur du livre






Ces photos de Renée Rachel datent, de gauche à droite de 1935 à 1939
je les dois aux éditions "Jalou"

Renée Rachel Van Cleef est la fille unique d' Alfred Van Cleef, le créateur de la très célèbre bijouterie "Van Cleef et Arpels "
Née en 1896, elle a dix ans lorsque son père ouvre sa joaillerie en 1906 au 22 place Vendôme. Cette maison sera vite reconnue internationalement.
A la mort de son mari Émile Puissant, Directeur commercial de la maison Van Cleef et Arpels, en 1926, elle reprend la direction artistique. Elle va connaître la plus belle période de la Joaillerie Française.
Elle va devoir affronter les heures sombres, les deux familles étant d'origine juive, elle organisera le sauvetage de son entreprise avant l'aryanisation voulue par le gouvernement du Maréchal Pétain et les Allemands. Les Arpels, ses cousins, se réfugieront aux États unis, elle restera à Vichy, là où sa société avait une succursale.
Les tracasseries, vexations, la peur et autres inventions des séides du Maréchal Pétain la pousseront au suicide, le 12 décembre 1942.

C'en est fini des Van Cleef, seuls restent les Arpels.

Extraordinaire aventure humaine que celle de cette femme qui connaîtra les plus belles heures et les plus sombres de la Joaillerie Française.
Il n'existe pas d'autres livres qui offrent les preuves de ce qu'il contiennent, par exemple





Cette publication officielle dément déjà de nombreuses affirmations sur de nombreux sites internet qui ont reproduit les énormités de deux soi-disant historiennes, célèbres, n'ayant jamais vérifié leurs sources et pourtant tout le monde se fie a elles.


Vous trouverez des indications pour l'achat du livre, il existe en deux versions, une en couverture souple , très classique au prix de 20€, il est sorti une version couverture dure.


En me contactant, vous pouvez avoir un exemplaire dédicacé.





Par exemple Esther Van Cleef, dessinée par son ami Jacques Nam , ne s'est jamais appelée Estelle comme le veut l historienne maison qui trouve que c'est plus "fun" qu'Esther.

Oui, n'en déplaise, les Van Cleef et Les Arpels étaient juifs et n'en ont que plus de mérites.

Esther avait un surnom, Kiki, et Kiki était la mère de Renée Rachel Van Cleef , et les prénoms de Renée Rachel sont bien inscrits dans l'acte de naissance et le testament d' Alfred Van Cleef.





Copyright Jean Jacques Richard

Alfred, le père de Renée Van Cleef : je suis le seul à posséder cette photo de lui, prise quelques mois avant sa mort.

Et puis Renée Rachel pour qui je me suis pris d'intérêt et d'affection quand j ai découvert son existence et sa mort.




Cette photo qui est évidemment un don, est sous copyright, Elle a été prise quelques semaines avant sa mort par un grand photographe de Vichy, en 1942, elle avait 46 ans.





Le premier magasin a droite est celui de Van Cleef et Arpels à Vichy, c'est en 1943, le vieux Maréchal  l a fait transformer en bureau de propagande .


Pour acheter mon livre qui n'est en rien subventionné comme d'autres l'ont été par la société Van Cleef et Arpels, vous pouvez le commander chez Amazon
:

http://www.amazon.fr/Renee-Rachel-Cleef-Oubliee-Vendome/dp/232204041X/ref=sr_1_1?ie=UTF8et;qid=1442002010et;sr=8-1et;keywords=Ren%C3%A9e+Rachel+Van+Cleef
où Price Minister

http://www.priceminister.com/s/renee+rachel+van+cleef+l+oubliee+de+la+place+vendome#xtatc=INT-601


Tout avait commencé à Paris en 1895 par le mariage d'Alfred avec Esther Arpels sa cousine




Esther et Alfred en photo au cabaret "Le Tabarin"

Quelques extraits du livre:




Même époque, même âge que Renée Rachel, 

..."Il est probable qu’elle ne fréquentait pas l’école communale mais plutôt une Institution de Jeunes Filles où elle allait et d’où elle revenait toujours accompagnée car une petite jeune fille bien élevée n’allait pas seule dans la rue. Ou bien recevait-elle chez elle l’enseignement d’une Institutrice ?


Ses parents étaient de confession juive, mais son père était peu pratiquant. La famille Arpels était plus attachée à la religion et faisait des dons nombreux à la Synagogue et sans doute, les grandes fêtes étaient-elles célébrées.

Au moment de l’adolescence, les garçons, après une longue formation comportant l’apprentissage de l’Hébreu biblique, acquièrent la maturité religieuse dans leur 13ᵉ année. Ce jour dit de « Bar-Mitsva » est l’occasion d’une grande fête à Synagogue et d’une réunion de famille et d’amis.

Pour les filles, les choses se passent plus simplement : elles deviennent responsables religieusement, mais elles ne sont pas appelées à lire les textes sacrés (La Torah) à la Synagogue. Leur père, lui, sera appelé à cette lecture et prononcera une bénédiction pour elles. En 1922, une première « Bat-Mitzvah », a été célébrée aux Etats-Unis, elle suppose que les jeunes filles aient reçu une instruction proche de celle des garçons."...





..."Ce jour-là, il venait de Cannes où Van Cleef et  Arpels avaient une succursale sur la Croisette.


Il dirigeait le magasin de Cannes avec son oncle Arpels et se rendait à la Principauté de Monaco. Deux voitures se suivaient de près, à vive allure. Celle qui était derrière était pilotée par Émile Puissant.

Il était accompagné d’une « hivernante » (une dame riche qui passait l’hiver sur la Côte d’Azur) et avait voulu conduire sa voiture. Émile avait demandé au chauffeur, Mr Jean Breillet qui plus tard participera aux 24 heures du Mans, de lui laisser le volant, de passer à l’arrière avec Madame de Blaton qui avait trente-cinq ans, afin de laisser le siège avant à une jeune vendeuse de chez Van Cleef & Arpels, Mlle Gisèle Moutel, vingt ans, que l’article du journal « Le Parisien » nomme Gisèle Monteux.

Au tournant du Cap Fleuri, Émile voulut doubler la voiture qui le précédait devant la teinturerie de Monaco.

Il devait rouler trop vite dans cette succession de virages, malgré sa main atrophiée par une blessure de guerre, il donna un brusque coup de volant, jeta la voiture contre un arbre qui bordait la route, mais sous le choc, la voiture culbuta et effectua une sortie de route en contrebas. Les occupants furent tous blessés. Aussitôt secourus par des automobilistes, ils furent conduits à l’hôpital de Monaco, mais peu après Émile Puissant et Gisèle Monteux succombèrent. Madame de Blaton était sérieusement contusionnée et commotionnée et le chauffeur qui avait le nez cassé purent quitter l’hôpital après avoir reçu des soins et rentrer à Cannes. Ainsi que le rapporte le “Journal” c’était dans le virage de la teinturerie au Cap d'Ail et non à La Turbie comme René Lacaze l'a écrit dans ses mémoires.
Emile Alphonse Puissant était catholique, il fut enterré à Dangu son village natal de Normandie"...





..."En 1938 toujours, dans le domaine de la joaillerie, l’innovation la plus remarquable demeure la création du collier Zip.

Mais ce n’est qu’en 1951 que le premier modèle de collier, baptisé « Zip », sort enfin des ateliers. Modulable, il peut se porter ouvert autour du cou et une fois fermé en bracelet avec pompon et tirette en or ou en platine."...





1942 Daniele Darrieux se marie, un petit nombre n'a pas de problèmes .."
En 1942 les liqueurs étaient pour les apéritifs, même sélection de jours et autrement de 11 à 13h00 ou de 18h00 à 20h00 en Mai. Il y avait des tickets pour l’alimentation même les confitures étaient vendues contre un ticket.(j'ai toujours mes tickets!)
On enseignait toutes sortes de recettes pour fabriquer de tout, même de l’huile de machine. Une affiche avait été placardée « En été portez des chaussures à semelles de bois ; c’est économiser vos chaussures en cuir pour la mauvaise saison ». A Vichy, pour obtenir des pastilles de Vichy, il fallait présenter la feuille de denrées diverses du mois en cours avec la carte d’alimentation. A tel point que Sacha Guitry venant jouer dans cette ville avait apporté ses provisions pour la semaine : viande, thé, beurre, café, farine, vins, chartreuse.
Pauvre Sacha Guitry à qui on fera payer cher une certaine collaboration mondaine."...




A Paris la maison continue de fabriquer, par exemple ce bel oiseau de Paradis sous la direction artistique de René Robert en 1942.


..."Il n’apparait pas que Renée Puissant ait fait un nouveau testament, olographe ou pas, avant sa mort, c’est donc le dernier testament existant qui est produit chez le notaire, que dit-il ?

Ceci est mon testament

Pour prévoir l’éventualité de mon décès avant ma mère Mme Van Cleef, je la nomme comme ma légataire universelle en toute propriété.
Pour prévoir l’éventualité que je lui survive, j’institue comme légataires universels en pleine propriété, conjointement, Messieurs Charles Salomon Arpels, Jules Arpels, et Louis Arpels, mes oncles.
Dans le cas où l’un ou plusieurs d’entre eux décèdent avant, laissant question, la question de l’un ou de ceux qui décèdent avant tient lieu et place de leur père.
Dans le cas du décès de l’un ou plusieurs d’entre eux sans laisser de descendance, la part de l’un ou de ceux décédé avant ira à mon ou mes légataires universels survivants conjointement, la part de chacun de mes oncles étant, bien entendu, seulement de la part de leur père.
J’ai rédigé en étant saine de corps et d’esprit, et entièrement écrit par ma main.
Paris le trente et unième jour d’octobre 1938.
Signé, Renée Puissant Van Cleef


Le dit testament porte ces notes :

Signé par moi, Molinier, juge, pour le Président du Tribunal civil de la Seine.
Paris, le vingt-sixième jour de décembre 1944
Signé Molinier

Le Juge Molinier a donc validé le Testament le 26 décembre 1944, rien ne s’oppose à l’exhumation du corps de Renée Rachel Puissant, qui se trouve au « dépositoire de Vichy », pour que Renée Rachel soit enterrée dans le caveau familial au Cimetière du Vieux Château à Nice.


Il faudra du temps…ce sera fait le 4 juin 1946."...


Tous vos commentaires sont les bienvenus, un mail ?


richard.jeanjacques@gmail.com






















lundi 13 avril 2015

Photos rares et uniques de Alfred Van Cleef et de sa fille Renée Rachel

Personne n'a jamais vu ces deux photographies.
C'est grâce à la gentillesse d'une personne dont le père Roger Debled, a travaillé chez Van Cleef, avec  Alfred Van Cleef et sa fille Renée Rachel Puissant Van Cleef, que je peux les publier.


Cliquez pour agrandir toutes les images
Il y a très peu de photographies d'Alfred et de Renée Rachel d'où leur importance. C'est une photo datant de  1937 il décède en 1938, j'ai essayé d'agrandir cette image, pour voir ou elle aurait pu être prise, je n'ai pas trouvé avec certitude. Vu les inscriptions en Espagnol derrière lui, et de l'autre coté de la rue "Café, Billares" d'autre part beaucoup de gens de couleur, je pensais à "la Havane"
Alfred était grand, toujours très élégant, j'ai reçu des témoignages oraux et écrits de personnes l'ayant connu, et qui malgré leur âge se souviennent de lui, par exemple, au sujet de ses chemises, une anecdote d'un des enfants de Roger Debled:

"Se faire faire sur mesure une ou des chemises était toute une histoire : les essayages pouvaient durer environ deux heures, entre-coupées d'ordres à donner pour VCA; le pauvre garçon chemisier n'en pouvait plus. Mais, pour le dédommager ,Monsieur AVC lui donnait une gratification valant plus d'un second salaire."






Quelques mois avant sa mort  Alfred Van Cleef s'était rendu à New York.
Alfred était parti du Havre le 9-10-1937 vers New York en passant par Southampton, arrivée à New York le 14/10/1937, belle traversée en classe cabine c'est à dire "les premières classes" 572 personnes...

607 en classe touriste et 391 en 3 ème classe.

Pour ce voyage , parmi les passagers :
- L'Archiduc et l'Archiduchesse François-Joseph de Habsbourg-Lothringen
- La Princesse de Caraman Chimay
- Le Gouverneur Général Marcel Olivier, Président de la Cie Générale Transatlantique
Louis Jacques Ottensooser , futur héros de la France libre sous le nom de Capitaine Charles.
Pierre Patout grand architecte de l'entre deux guerres qui en 1946 entreprit la reconstruction de la ville de Tours
Jacques Prouvost, grand industriel du textile.
Jean Schneider : secrétaire général d'Air France. Tiens il préférait le bateau!
Marcel Schwob- d'Hericourt



 





Roger Wurmser qui fut un grand marchand de pierres précieuses.
Et...Germain Seligman, notre grand marchand de tableau qui possédait l'immeuble du 9 rue de la Paix  ou les Mellerio n'étaient que locataires en 1937 , mais qui par leur relation en tant d'administrateur de l aryanisation des biens juifs purent devenir propriétaire de l immeuble du 9 rue de la paix, confisqué a Germain Seligman parce qu'il était juif.


Autre confidence recueillie: Alfred Van Cleef, en tant que patron, était très exigeant : il appelait au téléphone mon père à tout heure, même tardive; souvent, lorsque nous étions en vacances, mon père devait rentrer à Paris pour une urgence, ce qui exaspérait ma mère. Ou alors, AVC nous offrait le séjour dans un hôtel de luxe sur la Côte d'azur le temps que durait cette urgence. Ainsi, nous avons connu quelques palaces; ce n'était pas dans nos goûts, mais c'était amusant quelques jours.

Il arrive que des confidences puissent se recouper entre elles

Il m'est revenu aussi que Monsieur Salière (Sallière ?) se prénommait "Gustave". Il a été, si je ne me trompe, Directeur commercial de VCA à Paris, mais à quel moment ? je ne sais.
Ce doit être après guerre.


Sur cette photographie que m'avait adressée Madame Branca (qui est décédée en 2014) Monsieur Salière est ce monsieur en gris clair à droite de l homme au cigare. Au centre avec les chaussures bicolores Alfred Van Cleef, et à coté de son bras gauche posé sur la hanche, Jules Arpels.
La maman de madame Branca que je cite dans mon livre comme étant  madame Leblanc: 
lui parlait d'un dénommé Mr Salière comme directeur général jusqu'en 1950

Avant guerre,d'après René Sim Lacaze, en 1937, Mr Salière était premier vendeur chez VCA et assurait chaque année la direction de la succursale de Deauville, du début Juillet au quinze septembre. Ce renseignement est-il bon? il est tiré des mémoires de René Sim Lacaze qui contiennent beaucoup d'erreurs.
Par exemple  page 118 "En 1937..., Monsieur Salière .....était  assisté du neveu de monsieur Van Cleef, Jules Arpels.....celui-ci tomba gravement malade et dut rentrer précipitamment à Paris où il mourut quelques jours après son retour"
     Jules qui se faisait appeler Julien est mort le 8/4/1964!!!! et enterré au carré juif du cimetière Montparnasse à Paris.



Ou serait-ce le fils de Maurice Arpels et Jeanne Mayer?
qui s'était marié en 1917 avec Sarah Harris, d'après ce journal il est décédé le 10/8/1933.
René Sim Lacaze nous apprend que :
"Une troisième personne ravissante....SL; divorcée, nièce d'un célèbre peintre animalier ami de la famille Van Cleef....le lendemain mon épouse était là, accourue en hâte pour faire cesser ces marivaudages. Quelques mois plus tard, S.L, devint madame Saliere....j'appris pendant la guerre, qu'atteinte d'une encéphalite, elle avait mis fin à ses jours en se jetant dans la Seine." J'ai cherché à vérifier ces informations.



Kiki- Esther Arpels peinte par Jacques Nam

Cette personne était S. Lehman la nièce de Jacques Lehman qui avait comme nom de peintre Jacques Nam, en effet grand peintre animalier, et aussi grand ami de Kiki, surnom d'Esther Van Cleef née Arpels, Jacques Nam est mort sans héritier connu, et sa nièce devint son héritière.
Elle mourut en 2009, et le fond d'atelier de Jacques Nam a été vendu aux enchères à Drouot en 2010 par Maitres Chayette et Cheval!!


Madame Branca m'avait dit:" 

D'après Maman, Monsieur Van Cleef, avait beaucoup d'allure, beaucoup d'autorité, une classe naturelle, il était grand, se déplaçait avec nonchalance, mais pouvait aussi s'énerver quand on ne suivait pas d'assez près ses instructions. C'est lui qui tranchait dans les conflits entre Arpels. Du temps de sa fille, c'était toujours familial" et comme je demandais à madame Branca le pourquoi de ce terme familial?  Elle répondit "après, avec Monsieur Jacques, nous n'étions plus grand chose"

Complétant ce témoignage celui de la fille de Roger Debled:

"Après sa disparition, et celle de sa fille, l'atmosphère de la maison qui avait été plutôt familiale changea."
Alfred n'est pas revenu des Amériques avec le Normandie, j ai vérifié les listes de passagers jusqu'à sa mort. il a donc pris un autre bateau avec lequel il se serait rendu aux îles?



Actes de décès d'Alfred Van Cleef




Pour ses funérailles, Alfred Van Cleef tint (dans ses dernières volontés)  a ce que le corbillard fit le tour de la place Vendôme plusieurs fois

Julien Arpels fit de même en 1964

4 jours après il est enterré à Nice, dans le carré juif du cimetière du vieux Château où sa fille le rejoindra en 1946

Je reçois beaucoup de témoignages pas toujours facile a publier, mais celui ci  dont l' authenticité n'est pas contestable

Monsieur,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour avoir répondu aussi rapidement à mon message.
Mon intérêt pour votre ouvrage réside dans le fait que j'ai personnellement travaillé durant 24 ans chez VCA ....... et, les quinze dernières années, au service quasi exclusif de Jacques Arpels.
Bien qu'ayant été quotidiennement à ses côtés à cette époque, de nombreuses zones de son existence me sont inconnues et, même s'il lui arrivait parfois de faire allusion à certains événements du passé, nos relations, à ce sujet, n'en demeuraient pas moins celles d'un employeur à son employée.
J'ai littéralement "dévoré" la quasi intégralité de vos blogs, et ai constaté combien je pouvais avoir de lacunes sur la période antérieure à celle au cours de laquelle je l'ai connu (notamment toute la guerre, la fuite vers la Suisse, etc. La seule allusion qu'il m'ait jamais faite concernait sa connaissance de la ville d'Embrun, ..............). Hormis celà, un grand silence, et comme il n'était pas du genre à révéler les secrets de famille  (et Dieu sait qu'il doit y en avoir bon nombre...), vous pouvez bien penser que je ne posais pas de questions. Du reste, je pense que  l'Histoire aurait pris, dans sa bouche, un tout autre tour. Je vous approuve entièrement lorsque vous dîtes qu'au fil des ans, beaucoup trop de gens ont contribué, sans prendre la peine de vérifier leurs sources, à enjoliver la saga. Celà étant, je pense que toute la famille a toujours souhaité participer à l'entretien du mythe.
Je vous félicite pour le travail "titanesque" que vous avez entrepris, et qui ne doit pas manquer de vous attirer de sérieuses inimitiés.  




La deuxième photographie qui m'a été adressée par l'une des filles de Roger Debled, me touche encore plus, car en dehors des deux photographies publiées par la maison Van Cleef et Arpels, il n'en existait pas. Encore moins d'une photo de 1942. C'est lui rendre justice pour l oubli dans lequel  elle a été plongée.



Cliquez pour agrandir

Renée Rachel Puissant Van Cleef en 1942, quelques semaines avant son décès.

Cette photographie est encartée pour la protéger, avec le nom des photographes de Vichy qui avaient réalisé ce cliché





La Maison Pinson et Guelpa , photographe important de Vichy, dont les portraits sont très réussis, il en est en vente sur des sites comme "Delcampe" et sont de merveilleux témoignages d'une époque.
Décoré des Palmes Académiques et de  la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs en 1918.
J'ai joint les services de la médiathèque et des archives de la Ville de Vichy, mais ils n'ont pas d'archives de ce photographe et c'est dommage.
Lorsque Alfred Van Cleef mourut en 1938, Jacques Arpels devint pour un court laps de temps le patron, avec le soutien des Arpels, mais après ouverture du testament d'Alfred, en 1938, c'est Renée Rachel qui reprend les rênes de la société, elle  met de l' ordre, la guerre approche, l' incertitude n'attire pas les clients,



Alfred  avait couvert certaines frasques par exemple; Salomon dit Charles était un peu cigale et les dettes s'accumulant, Le 27 mai 1937 Salomon/Charles vendait toutes ses parts à la société VCA pour éponger ses dettes.
Afin que Charles Arpels ne cesse pas de faire partie de la société, Mr Alfred Van Cleef  lui cèdera l’usufruit de 375 parts et Julien Arpels cédera aussi l’usufruit de 375 parts.


Ce qui est profondément choquant , depuis 5 années de recherches difficiles sur cette famille, c'est le grand nombre de livres de Joaillerie qui relatent si peu de faits sur Renée Rachel Puissant Van Cleef, et certains mêmes, ont fait des pages au sujet de la Maison VCA en n'écrivant que peu sur Alfred Van Cleef et rien sur Renée Rachel, par exemple le livre "Maîtres Joailliers" chez De Noel. Il ne connaissent que les Arpels, cela sent le communiqué "Maison" du temps des Arpels car le groupe Richemont accepte de modifier des informations erronées, Ce livre attribue la minaudière a Louis Arpels alors que d'autres l'attribuent à Salomon dit Charles Arpels. Même Madame Raulet (qui me fit l' infime honneur de me raccrocher au nez il y a 5 ans), dans son album de photos sur la joaillerie ne cite pas Renée Rachel Puissant Van Cleef et c'est pourquoi je parle de "responsabilité orgueilleuse de Jacques Arpels" dans ce déni des Van Cleef.


Vincent Meylan dans son catalogue des riches clientes de la maison écrit: "jamais, ni sa mère qui fera rapatrier son corps au cimetière de Nice, ni ses oncles, ni ses cousins , n'évoqueront sa disparition tragique"

Qu'il me permette de penser que cette phrase contenue dans son ouvrage de commande est une réplique a mon travail.

C'est Renée Rachel Puissant-Van Cleef qui organisa avant que ce ne lui soit demandé, l'aryanisation de la maison pour sauver les "meubles au maximum"

L'Aryanisation ou la "Dépossession des juifs"

Elle fit suite à la loi du 22 juillet 1942 de l’État français, qui elle-même faisait suite à « l'aryanisation » décidée par les Allemands à l'automne 1940 en zone occupée. Longtemps négligée, la spoliation des biens juifs est devenue un champ de recherche très développé à partir des années 1990.(wikipedia)
Mais à l'époque, les Allemands ne furent pas dupes et dans leur rapport sur VCA le colonel Blanke rapportait:

cliquez sur toutes les photos pour l agrandir

D'ailleurs  Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera dans leur livre consacré aux Patrons sous l'occupation explique:




Ils écrivent: On peut aussi citer les dirigeants de Van Cleef et Arpels,qui déménagent leurs précieux stocks de bijoux en zone libre des juin 1940 et vendent la société à une relation deux mois plus tard.



Sur cette photo , il est question du SCAP, qu'était le SCAP ?

Créé en mars 1941, le Commissariat général aux Questions juives (C.G.Q.J.) était chargé de préparer et de proposer au chef de l’État les mesures législatives concernant les Juifs, d’organiser la liquidation des biens juifs, de désigner les administrateurs séquestres et de contrôler leur activité. La Direction de l’aryanisation économique, créée en août 1941, eut, à elle seule, plus d’importance que tous les autres services du Commissariat. Le terme d’aryanisation désigne les procédures mises en œuvre par les Allemands et le CGQJ pour « éliminer l’influence juive » de l’économie française par la vente à des propriétaires aryens ou par la liquidation des entreprises, des commerces et des immeubles appartenant à des personnes considérées comme juives. La principale tâche du CGQJ est donc l’aryanisation des biens juifs : plus de 60000 dossiers individuels d’aryanisation sont conservés dans ses archives. Le Service du Contrôle des Administrateurs provisoires (S.C.A.P.), fut institué en décembre 1940 auprès du Ministère de la Production industrielle pour surveiller, au nom du gouvernement français, l’aryanisation des entreprises israélites demandée par les autorités occupantes en zone nord. Le SCAP fut rattaché au CGQJ en avril 1941 et réuni au Service de l’aryanisation économique en mai 1942.

C'est aussi Renée Rachel Puissant (car les Arpels étaient aux Etats Unis et Jacques Arpels à Cannes), qui sauva une grosse partie du stock, et dans le livre "Vichy Capitale à l heure allemande" on peut lire:
Durant ces jours, la famille WIRTH allait vivre une aventure qui a marqué l'esprit de notre interlocuteur.
Une fin de journée de ce mois de Juin, des réfugiés avaient trouvé asile a l'h6tel de Monaco, presqu’en face du commerce des WIRTH, rue Maréchal Pétain. La patronne, Mme AUGOYAT, envoya un de ses réfugiés chez ceux-ci. Ils avaient une lourde valise et voulaient la mettre en lieu sur. Or, dans cet hotel envahi, jour et nuit, il n’était pas possible de mettre quelque chose en lieu sur.
Les WIRTH virent arriver un homme assez fort, traînant plus qu"il ne la portait, une valise à vêtements d’une taille respectable. Il la confia aux WIRTH.
Le lendemain matin, avant de quitter Vichy, il vint en reprendre possession, a la boutique, tout en remerciant M.WIRTH pére, il lui confia : ” Savez-vous que dans cette valise, il y a un milliard de francs (des francs de 1940) de bijoux. Ils appartiennent a la maison VAN CLEEF et ARPELS de Paris. ”

Ils avaient, dans les magasins du rez-de-chaussée de l'hotel du Parc, un point de vente. Le pére WIRTH en resta sans voix tandis que l’homme s'éloignait arrivant péniblement a porter la valise. Les WIRTH n’eurent aucun autre remerciement, ni nouvelle.

1 milliard de francs de 1940 est égal a 366.000.000 d'euros
C'est aussi une des questions autour de la mort de Renée Rachel, ou est passé ce stock?



Le Maréchal, d'après son médecin et secrétaire particulier Mr Menetrel, ne voulait pas lors de sa promenade quotidienne, voir ces boutiques appartenant à des "juifs" On voit nettement sur cette photo, le magasin Van Cleef.
Seul Vuitton, collabo au delà de l admiration pour le vainqueur de Verdun, est resté, tous les autres furent fermés et  bientôt l'enseigne VCA va disparaître du fronton. Le médecin éminence grise du Maréchal, le docteur Menetrel va installer l'organisation de la propagande qu'il confie à Louis Crutzet, un de ses anciens patients aidé de Jacques Blech, un alsacien.(Louis Vuitton livre de mme Bonvicini)
Van Cleef a du fermer. "Le docteur Menetrel, m'a demandé de recevoir Mme Arpels. Je me souviens très bien c'était une jeune femme blonde bouclée...elle n'y pouvait rien la pauvre, mais ils ont été chassés comme les autres" raconte  aujourd hui Paul Racine.
(entretiens avec Paul Racine, Aline Menetrel, et Mme PerrinErhet 28-02-2004 mme Bonvicini)
Je précise que ce n'est pas Mme Arpels mais Renée Rachel Puissant Van Cleef



Elle a d'autant plus de valeur cette photographie qu'elle est accompagnée des souvenirs du jeune fille qui avait 13 ans en 1942 et qui à connu Renée Rachel Puissant Van Cleef, fille unique d'Alfred Van Cleef, directrice générale de la maison en 1938 à la mort de son père.

"Si j'ai passé quelques moments avec Madame Puissant dans une voiture
découverte attelée à un beau cheval, à Vichy, j'ai gardé d'elle le souvenir
d'une dame très mince, élégante mais très triste. C'était sans doute en
mars 1942, à Vichy. Roger Debled connaissait sûrement les causes de son
désarroi et qu'elle se soit suicidée peu après ne faisait aucun doute pour
lui, me semble-t-il."

Voila une confidence qui fait courir notre imaginaire, la voiture, le cheval, Vichy!
Et puis Roger Debled  

Je voudrais d'ailleurs réparer une injustice en ce qui concerne Roger Debled



Sur cette photo de Gauche a droite : Esther Van Cleef femme d'Alfred, madame Leblanc (polisseuse chez VCA) Mr Roger Debled et Jacques Arpels.
Mr Debled est rentré chez VCA sous un autre nom car il était juif. D'après mon honorable correspondante, il aurait connu Alfred Van Cleef pendant la guerre de 1914. Il dut rentrer chez Van Cleef en 1923 et cette photo daterait de 1953, puisque c'était pour la remise des trente ans de maison de Madame Leblanc.

René Sim Lacaze impute à Roger Levy Debled une lettre le licenciant, émanant du service du contentieux dirigé par monsieur Levy-Debled. Quoi de plus normal que le chef du contentieux établisse cette lettre de licenciement mais bien entendu sur ordre de sa patronne Madame Renée Rachel Puisssant.
Monsieur Lacaze dit être revenu à Paris une fois démobilisé plaider sa cause mais il se heurta à un « non possumus » c'est-à-dire « nous ne pouvons pas faire autrement » au passage il égratigne Monsieur Levy Debled à qui il avait fourni de fausses cartes d’identité pour lui et sa famille afin de leur éviter le port de l’étoile jaune et plus tard la déportation…(d'après RS Lacaze!!)
Il situe ce licenciement après la mort de Renée Rachel, mais ce fut bien avant.
Henri Laroze, expert comptable de la maison, a fait un rapport pour les allemands pendant la guerre 39/45  et il écrit
« Un ancien employé dessinateur, Monsieur Lacaze aux appointements de 8000frs par mois ( mais le chef du contentieux n’en touchait que 6000frs), licencié en septembre 1940 est venu nous voir pour reprendre son travail. Comme il avait été licencié par Madame Puissant, gérante à cette époque, pour des motifs que nous ignorons, nous n’avons pu donner suite à sa demande »(et d'ailleurs rené sim lacaze n'a jamais révélé le contenu de sa conversation avec Renée Rachel Puissant)
Or, si nous savons par le dossier de l’Aryanisation que c’est Renée Rachel Puissant qui le licencia avec des indemnités, en revanche Mr Roger Levy Debled fut chassé de la maison par l administrateur nommé par les Allemands, le joaillier René Bry ( à l'époque rue Sainte Anne et après guerre rue de la Paix), au fait qu’il était juif.
Dans ce rapport très précis, il est ajouté :
« Aucun changement de personnel n’a été effectué depuis le 6/1/1941 sauf deux licenciements par ordre des autorités d’occupation, (ordre du 16/12/1940)
Monsieur Roger Levy dit Debled, israélite, chef du contentieux depuis 1923 aux appointements de 6000frs par mois.
Melle Perla, dactylo, israélite de parents polonais israélites, depuis 1 an environ, aux appointements de 800frs par mois, les deux employé ont perçus le traitement du mois en cours plus trois mois d’indemnités de congés et préavis »

Avant la guerre 39-45, il y avait 20 vendeurs et 30 personnes dans les bureaux.
Après l'Aryanisation de Van Cleef et Arpels; restaient:

Maitre  Robert est conseiller technique et artistique: voir;
Mr Henri Larcer  est expert comptable
Le Directeur du magasin est Monsieur Turck
Mme  Roblet est dessinatrice chez Van Cleef.



A gauche Mme Amélia Roblet dessinatrice, Mr Azoulay  vendeur et directeur dans les années 50 et Mme Hélene Stevenin secrétaire et responsable de caisse dans les années 50
Monsieur Hamelet est vendeur

Georges Lecot et Madame Branca née Leblanc
Monsieur Georges Lecot est vendeur au magasin Van Cleef, Melle Simone Bougy est enfileuse de perles Chez Van Cleef




Ah les beaux "Bibis" de madame Leblanc et de madame Bougy au centre J. Arpels

Mme Leblanc est polisseuse.
Melle Montanart est secrétaire
Mme ou Melle Bruck est secrétaire chez Van Cleef , Mademoiselle Bruck était la fille d'une grande actrice Rosa Bruck et d'un authentique prince russe.
Monsieur Cercus est chef comptable
Monsieur Acher est Comptable
Emile fournier est au bureau des courses
Jean Guillemaud est « de garde à la porte »
Mr Maurice Jean-Jacques est chauffeur
Armand Contant est chauffeur
André Gaulon est électricien et technicien en toutes disciplines de la maison Van Cleef :

Témoignange de la fille de Roger Debled

 Autre souvenir, de moindre valeur mais de plus de certitude : Monsieur Gaulon, électricien et autre chez VCA, mesurait deux mètres de haut. Il était très compétent et aimable. Souvent je l'ai vu à la maison faire telle ou telle réparation. Il avait dit un jour où :mon père lui annonçait la nouvelle d'une nouvelle naissance chez moi : "Votre fille repeuple subtilement la France". Qu'entendait-il exactement par ce "subtilement" , l'histoire ne le dit pas.

Il y avait aussi Monsieur "Debled" en réalité il s'appelait Roger Levy "dit Debled" il était chef du contentieux il gagnait à l époque 6000frs par mois et fut licencié en janvier 1943 avec Mademoiselle Gisèle Perla dactylo secrétaire de Monsieur Roger Debled.

Monsieur Levy/Debled était dans la maison depuis 1923 et mademoiselle Gisèle Perla depuis un an , ils ont été licencié par l'administrateur de l'Aryanisation "Bry" parce qu'ils étaient Juifs.


Roger Levy Debled en 1940 , trois galons de Capitaine


Grace a la famille de Mr Debled , je puis vous  offrir une photographie ou vous voyez , au centre , la femme de Jacques Arpels Lucie Hessel qui a fait la une des journaux récemment sous le nom de Lucie Klene. A sa droite la tête tournée vers la droite , avec deux broches sur le revers , Esther Van Cleef, née Arpels, et derriere une dame un peu forte à lunettes noires se tenait Gisèle Perla  la secrétaire de Roger Levy-Debled qui lui se trouve debout  à droite de la photo. Roger Debled recevait en 1958 une nouvelle médaille du travail pour ses trente cinq ans de maison.
Gisele Perla était née en 1922 à Kalisz en Pologne et est décédée en 1977 à Paris, elle avait 54 ans.
Roger Levy était rentré chez  Van Cleef et Arpels en 1923, jeune avocat, il  allait s'occuper du contentieux, il est sur cette photo  ci-dessous


On voit étendu sur les graviers René Sim Lacaze , le célèbre dessinateur de VCA entré dans la maison lui aussi en 1923, au centre le coude droit appuyé sur la porte, Monsieur Salières,  a son coté Gauche , un des frères Arpels, et Roger Levy est à droite au centre de la fenetre 


On le reconnait bien avec cet agrandissement de la photo, à droite au centre de la fenètre avec une belle tignasse, cette photo du personnel avait été prise à l occasion d'un repas offert par  Alfred Van Cleef à la Minaudiere, le chateau qu'Alfred  avait acheté à Flins . Ce qui prouve que le nom existait en 1923 bien avant la création de la "Minaudière boite à bijoux"


Quelques années apres , un autre repas dans un restaurant très arts décos, Roger Levy est le quatrieme  dans la rangée un peu a gauche ou se trouve le monsieur à Lunettes.

Bracelet Ceinture "Ludo"

Ah ! un autre souvenir de la fille de Roger Debled :  Quand nous avions vu Madame Puissant à Vichy, elle portait un bracelet en or, souple, large peut-être de 4 ou 5cm, en forme de lanière de cuir ou de ceinture, formée de petites plaques hexagonales (certaines portant en son centre un petit brillant ?), pointu en son extrémité (bordée de brillants ?) et dont le passant était fait d'une file de beaux brillants. Vous voyez, tout ceci est un peu vague, mais peut-être en connaissez-vous des modèles approchant.


Celui que j ai trouvé, revendu par Christie's est certainement très proche, un plus beau fermoir et des diamants de place en places sertis dans ces hexagones, mais le bracelet "Ludo" ce sont ces mailles en hexagones

J'insiste a nouveau sur un point, Renée Rachel Puissant Van Cleef a été la directrice artistique de VCA de 1926 à 1940, personne ne conteste, même pas René Sim Lacaze le grand dessinateur de VCA (il n'était pas le seul), qu'elle a eu une grande influence sur le choix des modèles et des orientations de la création de la maison, alors juste un petit aperçu des modèles sortis sous sa direction.

Elle reste l'une des créatrices artistiques les plus importantes de son temps dans nos métiers, à l'égal de Jeanne Toussaint.



Vanity Case de 1926


Minaudière 1938 pour celle ci

La Minaudière fut conçue en 1933 , ce vanity case aurait été inspiré à Salomon Charles Arpels par Florence Jay Gould (femme du magnat des chemins de fers américains) mais il existe aussi la version de Jacques Arpels, qui disait qu'on l avait appelée ainsi parce qu'Estelle faisait tout le temps des minauderies

Vous savez qu'Estelle est une invention d'après guerre, elle se prénommait Esther. Il n’y a aucune preuve de cette légende Estellienne, j'ai épluché toute la presse de l époque, j ai trouvé des minaudières mais pas de Charles, en revanche Alfred Van Cleef avait acheté un petit Chateau à Flins et ils l'avait appelé "La Minaudière" en 1926 et c'est la qu'il est décédé.


Une autre anecdote narrée par la fille de Roger Debled:


Ainsi au moment de choisir le contenu d'une minaudière. Donc, un briquet était prévu puisqu'il était très élégant (très chic) pour une femme de fumer du tabac blond. L'un des vendeurs, peut-être Gustave Sallière (que mon père appelait "Gu"), pour taquiner Alfred, avait suggéré qu'on pourrait prévoir une petite réserve pour des allumettes pour le cas où le briquet ne fonctionnerait pas. Indignation d'Alfred qu'on puisse imaginer qu'un briquet VCA pourrait ne pas fonctionner ! Il n'y eut donc pas de petite réserve.

Encore une fois, je trouve que ce sont ces anecdotes qui font vivre l histoire, et non les agences de publicité.



Bracelet Ludo  1937

Je me trompe certainement, mais je n'ai jamais trouvé dans la presse  d'avant guerre cette appellation "Ludo" ,ou que Louis Arpels l' aurait créé.



1937 collier Collerette



1937: serti invisible inventé en 1933 par Langlois


Je tiens a associer les remarquables artisans qui travaillaient pour Van Cleef a l'époque de Renée Rachel Puissant, tout d 'abord les Ateliers Langlois qui travaillaient uniquement pour VCA au point de finir par leur appartenir,et de voir l atelier Langlois aryanisé avec VCA. la Maison Péry et fils, l'atelier Rubel frères, Sellier Dumont, Dumont Bouchard et compagnie, Strauss Allard et Meyer, Rosenfeld et Rubel, Albert Mirra, Ateliers Verger Freres, Atelier Pery pour le zip, Frey qui fabriqua les Vanity Cases, Desmares pour les sacs.
La maison Boisson, Erhet devenu Stringer.




Passe partout 1939 

Il se vendit ce bijou transformable, et même Gaby Morlay le portait pendant la guerre lorsqu'elle sortait avec son amant,Max Bonnafous ministre de Pétain.





Et même si ce collier "fermeture éclair" ne sortit qu'en 1951, c'est encore sous la direction de Renée Rachel, que la Duchesse de Windsor en 1936, en ayant eu l'idée, demande a Renée Rachel Puissant d'étudier sa conception. Ce fut long, et en 1951 lorsqu'enfin il fut produit par la maison Péry, la Duchesse de Windsor n'en voulut plus.

Une autre confidence

Madame Puissant parlait parfois un peu comme un Titi parisien. Elle avait dit à mon père, sous l'occupation, un jour de découragement : "Què vie qu'on vit, mon p'tit Roger ! Mon père nous l'avait raconté à l'époque avec, à la fois, attendrissement et amusement. Et cette parole est restée dans la famille.; quand tout marchait mal, on se redisait cette phrase et mes enfants savaient presque tous qui l'avait prononcée.
Si vous lisez le "Dictionnaire international du Bijou" sous la plume de Marguerite de Cerval vous pouvez lire comme dans de nombreux livres que:
"Pendant la seconde guerre mondiale, Van Cleef et Arpels ferme ses portes"

Évidemment quand on recopie les données historiques des maisons de joailleries, il y a des risques d'erreurs.


Il y a très peu de documents à Vichy et il y a quelques jours (mars 2015) j'ai posé la question à l'une de mes charmantes interlocutrices des archives municipales de la Ville de Vichy, elle me répondit "Mais monsieur Richard, c'est à Paris! " surpris je lui demandais de m expliquer " Le gouvernement était venu s'installer à Vichy, et l administration la guerre finie, est repartie avec tous les dossiers"

Mais quelques bribes de dossiers m'ont été transmises.
Par exemple ce papier qui concerne Renée Rachel Puissant Van Cleef.






J'avais traité ce papier dans un article en 2011, mais je complète aujourd'hui ces données:

http://histoiredesvancleefetdesarpels.blogspot.fr/2011/03/renee-rachel-van-cleef-epouse-puissant.html


Page de droite, cette demande vient au départ d un attaché de l'Amiral Platon qui déteste René Bousquet, le Colonel Marty et ses protégés.

Apparemment le patron de l hôtel Majestic, veut faire de la place dans son hôtel pour les dignitaires Allemands qui arrivent depuis que la zone sud est envahie.
Il envoie cette note demandant une enquête sur les personnes habitant l'hôtel.
L inspecteur de la police régionale d'état écrit au commissaire divisionnaire, chef de la circonscription de police de Vichy.
Sur la page de gauche on peut voir que toute la page est écrite à la main d'une même écriture , j'ai donc cherché qui était le commissaire divisionnaire, chef de la circonscription de police de Vichy en 1942 et j'ai trouvé dans le livre de Desbordes qu'il se nommait Claude Entremont, et de fait, on reconnaît sa signature.
Ci après quelques notes de Jean Desbordes sur Claude Entremont, mais au milieu de ce marigot Vichyssois il ne pouvait ignorer Bousquet et le colonel Marty, Donc il transmet cette demande d’enquête (car il y a des gens importants) mais prend la précaution de « ne pas enquêter sur madame Renée Puissant Van Cleef » mais elle sera quand même déplacée et si vraiment elle était en dépression, cela a dû accentuer cette dépression, elle meurt un mois plus tard,




Trois ans de prison pour Entremont, chef de la police à vichy Le I1 juillet 1945, la Cour de justice de l’Allier eut à juger Claude Entremont, qui fut commissaire de police de l’arrondissement de Vichy de 1942.
A la Libération. C’était un poste important, délicat, aux ordres du gouvernement en place a Vichy.
ll débuta à Vichy comme commissaire spécial. C’est en 1942 que sa vie prit une tout autre tournure. ll fut nommé sur place chef de la circonscription de police de l'arrondissement de Vichy. Cela équivalait au grade de commissaire divisionnaire. Quelle promotion !
On ne peut pas dire que c’était une place de tout repos, car il était non seulement en rapport mais sous la surveillance de la Gestapo, de la Milice, sans compter le ministre de l'intérieur. Mais enfin, même s'il fit preuve d'une compétence certaine, c’était un avancement inhabituel. Aussi, on pouvait le soupçonner d'une certaine soumission au gouvernement d'alors et une adaptation a sa politique de collaboration.
Un jour, il aurait déclaré au commissaire Leluc : " ll faut suivre le président Laval et jouer la carte allemande.Voyez mon cas. j'étais simple commissaire et je suis divisionnaire, et tout indique que j'arriverai bientôt contrôleur général. »

I1 fut décrit, plus comme un opportuniste que comme un homme de conviction et comme un collaborateur. D’ailleurs, pour obtenir un tel poste, sur place, il fallait qu‘il ait donné des gages à la collaboration. De nombreux faits lui furent reprochés.

Les amis de la fondation pour la memoire de la déportation de l allier publient:

AKIBA Chantoub Sion Marcel

Nous sommes à la recherche d'une photo.
Est né le 9 avril 1893 à Constantine (Algérie). Son père Isaac est négociant et sa mère Rachel née ADJAGE est sans profession.
Le 2 juillet 1923 il épouse Fernande AISIKOWITSCH à Paris (18ème) et ils ont deux enfants, Claude et Serge.
Il exerce la profession de biscuitier.
La famille quitte son domicile 29, Boulevard d'Algérie à Paris (19ème) pour se réfugier en juin 1940 à Vichy au 10, rue Bulot.
Marcel AKIBA est inscrit au Registre du Commerce et des Sociétés de Cusset (03) à compter du 24 septembre 1940 sous le N° 12550. Il déclare comme activité exercée: "Fabrication et vente en gros biscuiterie pâtisserie".
Les quatre membres de la famille AKIBA sont recensés comme Juifs français à Vichy conformément à la loi du 2 juin 1941.
Source: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.
La famille va ensuite être domiciliée 25, rue Nationale à Vichy.
Il est arrêté à une date non connue avec son épouse et ses enfants.
Il est transféré à une date non connue à Drancy où il reçoit le matricule N°13497.
Le 10 février1944 il est déporté avec sa famile de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 68.
Il décède le 13 février1944 à Auschwitz selon l'état civil de Vichy et le JO N° 50 du 28 février 1988.

J'ai verifié et je complète le dossier car ce n'était pas qu'un ami de Renée Rachel mais deux. Fernande Aisikowitch était la secrétaire de Roger Debled et comme le déclarait il y a une semaine le secrétaire de Pétain Mr Racine , Petain aimait les juifs et n a pas déporté de Juifs Français! Personne n'a su et même Mitterrand n'a rien vu, rien entendu .










Alors cela vous tombe sur les épaules plus de 70 ans après, sous forme d'un témoignage de la fille de Roger Debled, d une grande humilité, d'une grande fraicheur

Monsieur,
Je vous avais écrit que Madame Akiba était la personne que je connaissais le mieux chez VCA : elle était la secrétaire de notre père et nous accueillait toujours gentiment si nous passions au bureau, 22 Place Vendôme.Elle avait donné à ma soeur (en 1937 ?) une pendulette carrée que j'ai toujours mais qui ne fonctionne plus et elle avait tricoté pour un Noël des vêtements pour nos poupées.
De sa famille, je savais qu'elle avait deux garçons un peu plus vieux que nous que nous ne connaissions pas.
De son mari, je ne savais rien; cependant, après novembre 1942,(je crois) donc après l'invasion de la zone libre, nous avions reçu d'elle un paquet contenant des "massepains" m'avait-t-on dit, faits avec des amandes ou des noisettes, si bons que je n'en ai jamais plus mangé d'aussi bons. C'est le dernier signe de vie que nous avons reçu d'elle et de sa famille.
J'avais appris plus tard qu'elle avait été déportée avec son mari et ses fils et qu'ils étaient tous morts. Voir mentionné son nom a réveillé tous mes souvenirs et j'en ai été très émue.
Son mari avait-il ouvert une entreprise de fabrication de gâteaux ? Je ne sais pas. Mon souvenir de gamine me dit qu'il en avait sûrement les capacités; mais mes connaissances s'arrêtent là.
Les indications que je vous apporte là sont bien maigres !
Elles ne sont pas maigres car il est certain que la mort de Marcel Akiba eut une influence sur le suicide de Renée Rachel. C'était un ami et peut être plus.

Et Encore:

Vous avez parlé de Nanette et cela m'a rappelé que ce devait être plutôt "Nènette". Ces surnoms servaient peut-être à s'entretenir des uns et des autres sans avoir à les nommer ? Mon père était "Monsieur Roger", et il y avait "Monsieur Julien" ou "Monsieur Jacques"., etc...

Odette Fabius née Schmoll le 2.11.1910 décédée le 1.6.1990. (j'aime bien Schmoll, car c'est aussi le surnom d'Eddy Mitchell "Claude Moine de son vrai nom" avec qui je fis une bonne part de mon service militaire à Paris en 62-63) Commandeur de la légion d’honneur, médaille militaire avec palme, médaille de la résistance, médaille de la déportation et médaille des évadés. "Après son évasion manquée, Odette Fabius reprise au bout de 3 jours reçut 50 coups de schlague et fut mise au bunker pendant 8 jours puis au straft block. )Et c'est Odette Fabius qui cite un souvenir d'avant son arrestation.



Odette Fabius devait contacter Pierre Ferri Pisani, chef de la maison des Marins, Président du syndicat de la marine marchande, "patron" du port de Marseille elle eut du mal à le trouver, personne ne voulait la renseigner, elle finit par le trouver.
Guylaine Guidez dans son livre "Femmes dans la Guerre" nous raconte cette entrevue ou Pierre Ferri Pisani lui donne un beau diamant en lui disant de le vendre pour l aider a financer son réseau et comment Nanette Puissant Van Cleef va lui en donner plus qu'ils n'éspéraient. Huit jours après Nanette- Renée se suicide.
J'ai vérifié  l ancien premier ministre Laurent Fabius m'a répondu qu'il ne connaissait pas cette madame Fabius.
Mais d'autre part  Arlette Scali dans son livre "une vie pas comme une autre" 



Un autre livre d'Arlette Scali

Elle comptait sur le Colonel Marty pour la protéger




Rapport de la "treuhand und revisionsstelle" Mr Bry a informé la section dès son retour du suicide de la Juive Mme Puissant



Acte de décès, classique et laconique

Personne n'étant venu chercher Renée Rachel  Van Cleef veuve Puissant, elle fut enterrée dans la fosse commune du cimetière de Vichy.


Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir

Le 15-04-2015 reception d'une précision de la part des archives de la ville de Vichy, 2 photos qui font que je doive tempérer mon terme "fosse commune".

Le corps a été placé au "Depositoire" : Ce terme m interpelle "dépositoire"; car il n existe pas dans le larousse , ni dans des vieux dictionnaires, j'ai trouvé qu'il correspondrait à "Morgue"ou à " lieu où l'on dépose les cadavres avant leur inhumation ou leur crémation" .
Mais on ne laisse pas un cadavre à la morgue pendant 4 ans ?
Jean Giono disait dans son livre "Manosque" page 82:
"Le Toscan mourut dans l'hôpital. On resta seulement un jour de l'enterrer . Son odeur suintait du dépositoire et allait empuantir les jardins"





Une précision interessante m'a été adressée le 27-04-2015 par madame Valerie Coutaudier, responsable des archives de la ville de Vichy.

Quant à la présence pendant 4 années du corps dans le dépositoire du cimetière, cela peut paraître curieux aujourd’hui mais cela ne l’était pas à l’époque : les familles des défunts pouvaient laisser les leurs au dépositoire pendant le temps qu’ils souhaitaient, ils reversaient en contrepartie une somme d’argent proportionnelle au nombre de jours de présence. 
Pendant les années de guerre, la mairie l’acceptait d’autant plus que l’arrivée massive à Vichy de réfugiés et de personnel des ministères et de leur famille rendait difficile les inhumations, beaucoup plus nombreuses qu’à l’ordinaire. En outre, la plupart des personnes décédées n’étaient pas originaires de notre ville et, vu la situation intérieure du pays, il était alors très compliqué pour les familles d’envisager et/ou de financer le transport des corps. 
D’ailleurs, dès la fin de la guerre, la mairie a fait en sorte de remédier à cette situation en interdisant aux familles de laisser les corps des leurs au dépositoire pendant plus de six mois (arrêté municipal du 25/10/1945). Au-delà, les corps qui n’étaient pas réclamés ou enlevés étaient inhumés dans la fosse commune. C’est certainement à la suite de cet arrêté que les proches de Mme Van Cleef ont été incités à procéder au transfert de son corps.


Renée Rachel Puissant Van Cleef avait elle revu son testament? nous ne le saurons peut etre jamais car si le notaire ne confie pas les dossiers anciens de son étude aux archives nationales notariales (ce qui est le cas) nous ne saurons rien.


Je publie son testament de 1938 que j'ai trouvé à Londres 


This is my Will
To provide for the event of my predeceassing my mother Mrs Van Cleef, I institute her as my universal legatee in fulll ownership.
To provide for the event of my surviving her, I institute as my universal legatees in full ownership jointly Messrs Charles Salomon Arpels, jules Arpels, and Louis Arpels, my uncles.
In the event of the predecease of any one or more of them, leaving issue, the issue of the one or those predeceasing shall take the place and stead of their father.
In the event of the predecease of any one or more of them without leaving issue, the share of the one or those predecessing shall accrue to my surviving universal legatess jointly, the issue of each of my uncles being, of course, entitled jointly between them only to the share of their father.
Done I being sound in body and in mind, and entirely written by my hand.
Paris the firsty-first day of october one thousand nine hundred and thirty -eight.
Signé, Renée Puissant Van Cleef
The said Will bears these notes:
Signed by me, Molinier, judge, for the President of the civil court of the Seine
Paris the twenty-sixth day of december one thousand nine hundred and forty-four
Signed Molinier

Ceci est mon testament.
Pour prévoir l'éventualité de mon deces avant ma mère Mme Van Cleef, je la nomme comme ma légataire universelle en toute propriété.
Pour prévoir l'éventualité que je lui survive, j’ institue comme légataires universels en pleine propriété, conjointement, Messieurs Charles Salomon Arpels, Jules Arpels, et Louis Arpels, mes oncles.
Dans le cas ou l'un ou plusieurs d'entre eux décède avant , laissant question, la question de l'un ou de ceux qui decede avant tient lieu et place de leur père.
Dans le cas du décès de l'un ou plusieurs d'entre eux sans laisser de descendance, la part de l'un ou de ceux décédé avant ira à mon ou mes legataires universels survivants conjointement, la part de chacun de mes oncles étant, bien entendu, intitulé conjointement entre les seulement de la part de leur père.
J’ai rédigé en étant saine de corps et d'esprit, et entièrement écrit par ma main.
Paris le trente et unième jour d'octobre 1938.
Signé, Renée Puissant Van Cleef
Le dit testament porte ces notes:
Signé par moi, Molinier, juge, pour le président du tribunal civil de la Seine
Paris, le vingt-sixième jour de décembre 1944.
Signé Molinier.



Renée Rachel et Esther aux courses a Longchamp
1918





Vers 1925



Elle aimait beaucoup cette broche épi de blé


1935



1936



1937



Apres guerre, des procès eurent lieu, "comme le Secrétaire général  René Bousquet , prudent et "professionnel" avait mis sur pied un cabinet restreint, exclusivement constitué de fidèles: il comptait sur René Marty et Victor Deshusses aussi bien que sur henry cado et jean paul Martin.pour Paris, Jean Leguay, joseph Leger et Pierre Saury."(citation de Pascal Froment dans son livre : René Bousquet)




L' un allait témoigner au procès de l'autre et l autre en avait d'autres pour témoigner, madame Froment ecrit" C'est ainsi qu'apres guerre Bousquet, Marty et Cado eurent à la bouche les mêmes noms pour désigner les bénéficiaires de leurs bonnes actions"



1939


Et chacun complimenta l'action de l'autre, et Marty comme Bousquet firent parler les morts, et pas que Renée Rachel, quant à Salomon, Bousquet lui fixa bien un rendez vous mais ne le reçut pas, pretextant au dernier moment une reception.
Certains étaient de trés bonne foi, car si vous êtes juif, si vous travaillez chez Van Cleef et Arpels et que vous savez que René Marty a décoré toute la famille et qu'en plus il est devenu le bras droit du cabinet restreint de Renée Bousquet , vous allez voir s'il peut vous aider; et c'est pourquoi lorsque j'ai été consulter le dossier de Marty aux archives nationales j'ai trouvé ce témoignage:

Roger Levy
4 rue Voisembert Issy les Moulineaux le 20/11/1944
Il explique qu’il connaissait Marty depuis longtemps, traqué par la gestapo comme étant juif, il passe en zone libre le 15/1/1942
A été hébergé quelques jours par Marty à l’hôtel de Bordeaux à Bergerac.



J'ai mis 5 ans a comprendre le rapport avec Marty.
Pour cet autre témoignage, je serais beucoup plus nuancé

Je soussigné Henri Blum 5 bis Square du bois de Boulogne Paris , ancien capitaine de réserve, ancien combattant, croix de guerre, commandeur de la légion d’honneur, sortant du maquis avec ses deux fils, certifie :
Je connais le colonel Marty depuis la guerre de 14/18 et j’ai toujours eu les meilleures relations avec lui.J’ai su tout le dévouement qu’il a apporté à la cause française alors qu’il était commandant militaire de Bergerac.
J’ai eu à le voir très souvent alors qu’il était commandant militaire de Bergerac.
J’ai eu à le voir très souvent alors qu’il était directeur au cabinet de Mr Bousquet et que les allemands le recherchaient.Il n’a cessé de m éclairer de ses conseils et a fait tout le possible, tant pour moi que pour des personnes qui se trouvaient dans la même situation que moi.
Je serais très heureux que ce mot puisse éclairer la situation exacte.


C'est en étudiant ce témoignage aux Archives que j'ai compris que c'était le meme que celui de la société crée par Wertheimer (Chanel) Arpels,Van Cleef et Blum au 46 avenue Foch pour l immeuble qu'ils avaient acheté ensemble, et dont Claude Arpels utilisera le papier a lettre en 1946 pour se faire rembourser par le Ministre des Finances a cette adresse les dommages causés par les allemands indiquant que la comptabilité était au 22 place Vendome.



Apres guerre , nous l'avons vu plus haut, la vie reprend, on fête la sainte Catherine de Mademoiselle Leblanc en compagnie de Caroline Daumen et de sa soeur, les deux filles de Pierre Arpels.
Melle Leblanc est rentrée en 1951 chez VCA alors que sa mère, polisseuse était rentrée en 1919.
Elle m'a confirmé que Marty (le Colonel) :était bien employé après guerre chez VCA.

Elle m'a dit que: ce charmant monsieur avait de" très hautes protections"
"un souci quelconque avec diverses administrations et c'était lui qui réglait les problèmes. "
exemple :Il y avait eu une série de vols chez Van Cleef, pierres précieuses et bijoux de clients, c'est le "colonel" qui par ses relations avait réglé le problème puisqu'il en avait déduit que ce devait etre un membre du personnel.
Tout le personnel fut interrogé rue des Saussaies et le coupable fut découvert.


Pourtant Marty pendant la guerre 




J'ai trouvé le Colonel Marty plusieurs fois cité dans le dossier des crapules Bonny et Lafont aux archives nationales
Comment peut on etre ami avec eux ?

https://www.youtube.com/watch?v=IUzoYuKs1ug&feature=youtu.be




Ainsi Paul Racine que j ai cité plus haut, auteur de J'ai servi Pétain (Cherche-midi), qui vient au mois de mars 2015 de fêter ses 100 ans et qui n'est pas gateux.
Le journaliste  du journal le point lui pose la question:
Savait-il pour les deportations, puis l'extermination des juifs? 
"Avec eux. Le marechal n'avait aucune pensée défavorable aux juifs. " Quand on lui remémore les lois d’exception, le statut des juifs sous Vichy, il argue que, le gouvernement du maréchal a eu a prendre des décisions antijuives à cause de la pression allemande quotidienne "dit-il.
Sa vie, à Vichy , était routiniere, travail administratif quotidien,promenades à midi avec le maréchal, entretiens divers,et le soir, théatre ou opéra, ou il croisait des comédiennes et des comédiens en vogue"

Ah, que l 'occupation était belle!!! alors  si quelqu'un lui transmet mon article, je lui rafraichis  la mémoire perdue .
* Personnes arrêtées deportées et pillées a Vichy en 1943
Vichy. 1943-1944 : arrestations, déportations et pillages.  1944-1946  
Présentation du contenu : 
Victimes : Levy, Georges ; Levy, Maurice ; Weill, Georges ; Rosen, Mada ; Hildebrand, Klara (épouse Schrimmer) ; Sloutchansky, Anatole ; Cohen, Nissim ; Cathaly-Pretou, Jean ; Etlin, Georges ; Dreyfuss, André ; Caillarec, Albert ; Chambeau, Edmond ; Champeau, Paul ; Chauvel, André Joseph ; Cluzel, Daniel ; Cognet, Guy ; Corre, Joseph ; Croizat, Paul ; Desarces, Jean ; Daigremont, Charles ; Diat, Jules ; Diot, Marius ; Dreyfus, David ; Faure, Pierre Emile ; Feist, Philippe ; Fenger, Armand ; Ferlot, Jean ; Fiorina, Georges ; Fournier, Charles ; Fournier, Robert ; Frumin, Robert ; Gabard, René ; Gabard, Georges ; Gaufichon, Albert ; Galliani, François ; Gaume, Jean ; Genete, Jean ; Gayat, Jean Paul ; Gerard, Eugène ; Gilles, Jean Gaston ; Goliard, Jean ; Fenestier ; Grand, Jean Gabriel ; Grumbach, Jeanne Rachel ; Grosmann, Suzanne ; Grunebaum, Marie ; Gunzburger, Juliette ; Guelin, André ; Marx, Marguerite (épouse Gunsburger) ; Hirsch, Léon ; Hermann, Robert ; Henry, Lucien ; Itzkovitz, Abraham ; Karmassin, Sarah ; Kahn, Ida ; Kahn, Jules ; Kahn, Edgard ; Kahn, Arthur ; Kaufmann, Berthe ; Kaufmann, Lazare ; Klein, Claire ; Hirtz, Salomon ; Hirtz, Weillafe ; Hugonnet, Raymond ; Kroudo, Mériam ; Lazard-Darzal, Gabrielle ; Laxer, Marie ; Lebi-Diamant, Eugène ; Langlois, André ; Lebois, EugènLepairle, Honorée ; Levy, Edith ; Levy, Samson ; Levy, Nathalie ; Levy, André ; Levy, Francis ; Levy, Madeleine ; Levy, Georges ; Levy, Lucien ; Levy, Roger ; Lamm, Esther (épouse Levy) ; Levy, Célestine ; Levy, Caroline ; Lovinger, Lucien ; Lyon, Félix ; Matichard, Louis ; Mesnier, André ; Metzger, Michel ; Meyer, Albert ; Meyer, Rose ; Meyer, Germain ; Meunier, Jacques ; Meunier, Pierre ; Moussali, Ulysse ; Dany, Andrée (épouse Pequet) ; Perkalowitsch, Moïse ; Pisanty, Marcelle ; Pruvot, Raymonde ; Pruvot, Robert ; Regnier, Louise ; Regnier, Gaston ; Renaud, Jean ; Royal, Abel ; Rosentraub, Melich ; Roubacha, Maurice ; Sabatier, Jean ; Salomon, Gilbert ; Salomon, Fredy ; Schmoll, Henri ; Scholler, René ; Ovinger, Rebecca (épouse Sinay) ; Seror, Zidor ; Ulman, Jaroslaw Henri ; Skorochod, Abram ; Tachon, Eugène ; Tachon, Jean ; Tcherkachine, C. ; Vaillant, Henri ; Viguier, Georgette ; Vye, Marius ; Weinstein, Théodore ; Willard, Simone ; Bouteille, Jean ; Kespy, Roger ; Juge, Marc Roland ; Moreau, Henri ; Chabrier, René ; Boissezon, Eugène ; Blancard, Emile ; Weill, Jean ; Cazenave, Victor ; Arnaune, Arthur ; Dourneau, Augustin ; Schmelz, René Henri ; Lordereau, rené ; Adler, Fred ; Adler, Jean ; Aisikowitsch, Fernande (épouse Akiba) ; Akiba, Claude ; Akiba, Marcel ; Akiba, Serge ; Androchnik, David ; Aubert, Annette ; Aubreton, Pierre ; Ackermann, Elie ; Autard ; Barberis, Albert ; Bardet, rené ; Bargheon, Paul Jean ; Barrois, Marcel ; Bascobert, Georges ; Berard, Emile ; Bernard, Robert ; Bernays, Ernest ; Biard, Hélène ; Bigot, Albert ; Blanc, Henri ; Blanchet, René ; Bloch, Benjamin ; Bloch, Dora ; Bloch, Pierre ; Bloch, Louis ; Bon, Charles ; Bouchardon, André ; Bouteille, Jeanne ; Boyer, Jean ;Brille, Daniel ; Brille, Marthe ; Brille, Marise ; Braunschweig, Pierre ; Breuil, Roger ; Bricoux, Roger ; Brunswg, Lucie ; Brunswg, Robert ; Becaud, Marcel ; Benetar, Elie ; Boudonnat, Abel ; Cahen-Darzal, Colette ; Calac, Jacod ; Chauvel, Odette ; Chervin, René ; Chivon, Berthe ; Claverie, J.-Marie ; Clavier, Pierre ; Cognet, Louis ; Collard, Raymond ; Collaudin, René ; Cornillon, Charles ; Crespin, Albert ; Ckonovoki, Rose (épouse Crespin) ; Delevaux, Robert ; Dentz ; Desesse, Maurice ; Bourgeois, Madeleine (épouse Deville) ; Dreyfus, Jacques ; Driffort, Francis ; Ducos, Jean ; Duntz, Robert ; Ebstein, Jeanne ; Ebstein, Jules ; Ebstein, Raymond ; Ebstein, Lily ; Elbogen, Madeleine ; Escude, André ; Ethevenard, Jean ; Ethevenard, Léon ; Feinstein ; Fenster, Jules ; Fenster, Fanny ; Fenster, Hélène ; Foix, Roger ; Forestier, Louis ; Feldman, Joseph ; Feldman, Sabine ; Latapie, Andrée Hélène (épouse Galestrie) ; Ganon, Renée ; Ganon, Lina ; Garai, Henri ; Garraud, André ; Gaudin, Georges ; Goldenstein, docteur ; Goldschmidt, Jacques ; Goldschmidt, Simone ; Greilsamer, Paul ; Griffet, Louis ; Gugenheim, Jacques ; Gunsberg, Félix ; Damboeuf, Blanche (épouse Gunsberg) ; Gunsberg, Lucienne ; Gunsburger, Marguerite ; Gunsburger, Paul ; Guzewtcz, Paul ; Hakim, Isidore ; Tasartis, Berthe (épouse Hakim) ; Henry, Elie ; Herbstmann, Léon ; Sussmann, Frederix (épouse Herbstmann) ; Herbstmann, Henri ; Herchembert, Victor ; Weill, Renée (épouse Hirtz) ; Jaeger, Victor ; Jamet, René ; Kahn, Jacques ; Kahn, Alain ; Cerf, Berthe (épouse Kaufmann) ; Kerner, Paul ; Lafaye, Marguerite ; Lagentelle ; Laurent, Jacques ; Lefort, Henri ; Lejamtel, capitaine ; Lejamtel, capitaine ; Levy, Janine ; Le Scolan, Céline ; Muller, Caroline (épouse Levy) ; Levy,Nicole ; Joseph, Marthe (épouse Levy) ; Levy, Paul ; Loubet, Charles ; Loubet, Jean ; Lavergne, Christophe ; Lebrun, Joseph ; Lemaire, Charles ; Mamelet, Jacques ; Mandet, Roger ; Marmour, Sarah ; Matarasso, Jacob ; Maurice, Georges ; Mayer, Alexandre ; Migeon,Roger ; Moha, georges (dit Fernand ALBIN) ; Mouget, Blanche (veuve Mondière) ; Morand, François ; Chapuis, Yvonne (épouse Moreau) ; Naiman, Daniel ; Okonovski, Eugène ; Olff, Arthur ; Pancerzynski, Joseph ; Chirons, Berthe (épouse Pancerzynski) ; Pannetier ; Pauron, Léon ; Pereyre, Jean ; Contoux, Marie-Louise (épouse Payen) ; Philippe, Jeanne ; Philippe, Jacqueline ; Pimmel, Louis ; Hirsch, Alice (épouse Pisanty) ; Pisanty, Jacques ; Poucy, Yvette ; Pradelle, capitaine ; Quesnel, Paul ; Ramin, Claude Jacques ; Randier, Gaston ; Randier, Auguste ; Ravaud, Denis ; Maignot, Hélène (épouse Regnier) ; Riou, Louis ; Rochart, Robert ; Rieux, (épouse Sabatier) ; Saint-André, Lucien ; Sajoux, Jean ; Salvadori, Amy ; Sarrazin, Roger ; Saum ; Savisko, Nicolas ; Lecerf, Denise (épouse Schlayer) ; Sernas, Jacques ; Lefi, Jeanne (épouse Simon) ; Simon, Yvonne ; Sirot, Yves ; Stellato, Gaston ; Sudrie, Camille ; Schneideleissg, Chane (épouse Sussmann) ; Sussmann, Zoltan ; Sussmann, Jacques ; Beal, Thérèse (épouse Taurau) ; Vanheeghe, Robert ; Vassail, Paul ; Kerbel, Suzanne (épouse Vistavas) ; Viraud, Marcelle ; Viraud, (épouse Ranin) ; Vitot, Antoine ; Wahl, Victor ; Wahl, Sylvie ; Wahl, Henriette ; Jankchwitz, Amélie (épouse Wahl) ; Weill, Germain ; Weill, Raphaël ; Woock, Henri ; Denis, Désiré ; Marx, Jean ; Rosenstiel, Robert ; Fournier, Maurice ; Levy, Alfred ; Cambrai, Robert ; Locatelli, Henri ; Kahn, Pierre ; Kauffmann, Robert ; Dreyfus, Fernand ; Bloch, Gabriel ; Roubach, Louis.
Historique de la conservation : 
Classement du SRCGE : dossier 1962.
Indexation :
Lieu : Vichy (Allier)
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